Définition : le Signe de Romberg est un test clinique utilisé pour évaluer la fonction des voies de la sensibilité profonde, en particulier dans les atteintes médullaires postérieures.
Il se caractérise par l’impossibilité de maintenir la station debout, pieds joints, avec tendance à la chute non latéralisée, lorsque les yeux sont fermés. Cette instabilité est due à une altération de la perception de la position du corps dans l’espace.
Lors de la marche, ce signe se manifeste par une projection exagérée des membres inférieurs, une instabilité accrue lors des demi-tours et des descentes d’escalier, avec une exacerbation dans l’obscurité.
Astuce : le Signe de Romberg est classiquement associé à la syphilis tertiaire, en particulier au tabes dorsalis, un syndrome caractérisé par une atteinte des cordons postérieurs de la moelle épinière. Il est souvent observé en association avec la “double triade” caractéristique de cette maladie : douleurs en éclair-ataxie-dysurie et signe d’Argyll-Robertson-aréflexie-hypoesthésie proprioceptive.
Cependant, le Signe de Romberg peut également être retrouvé dans d’autres conditions médicales affectant les cordons postérieurs médullaires, telles que la sclérose combinée de la neuro-anémie de Biermer, la sclérose en plaques, la neuropathie sensitive de Denny-Brown, etc.
Attention : il convient de noter qu’il existe également un “faux signe de Romberg”, ou Signe de Romberg labyrinthique, associé à un syndrome périphérique, où le déséquilibre et la chute sont retardés par rapport à la fermeture des yeux et toujours latéralisés dans la même direction.
En pratique clinique, la Manœuvre de Romberg consiste à observer la posture debout-pieds joints avec les yeux ouverts, puis fermés, afin de mettre en évidence le Signe de Romberg et d’évaluer la fonction des voies de la sensibilité profonde.