Il s’agit de la forme prototypique des aphasies non fluentes, caractérisée surtout par la réduction quantitative et qualitative du langage oral, parfois associée à une composante dysarthrique ou anarthrique.
À un stade aigu, le langage peut être aboli ou limité à des stéréotypies (le “tan-tan” de Leborgne, patient de P. Broca, 1861). Lorsque le patient récupère une certaine fluence, on peut mettre en évidence le phénomène du “manque du mot” en dénomination et l’agrammatisme.
On note :
- une compréhension orale qui est le plus souvent considérée comme normale. Une discrète perturbation peut toutefois se manifester lors de l’interprétation des relations syntaxiques complexes.
- une expression écrite qui présente une réduction similaire à celle du langage oral, associée à des troubles du graphisme et de l’organisation syntaxique.
Le patient est habituellement conscient de ses troubles ou le devient rapidement.
Le siège des lésions responsables de l’apparition d’une aphasie de Broca est très variable : il peut être cortico-sous-cortical, intéressant de façon diverse l’opercule frontal et pariétal, la partie postérieure de F2 et de F3, l’insula et la substance blanche sous-jacente ; il peut aussi être sous-cortical isolé, sous-jacent aux régions précédemment citées.