Définition : il s’agit d’une cardiomyopathie d’installation brutale qui mime un syndrome coronarien aigu avec des douleurs thoraciques d’allure angineuses ou une dyspnée, une élévation du segment ST à l’électrocardiographie contrastant avec la faible élévation de la troponine qui paraît discordante face à l’étendue et l’importance des anomalies électriques.
Épidémiologie : il survient le plus souvent après la ménopause chez des femmes âgées de 55 à 75 ans, avec une incidence estimée à 1/36 000 dans la population générale. Bien que sa cause exacte soit inconnue, ce syndrome est typiquement provoqué par un stress physique ou émotionnel intense qui n’est pas toujours identifié.
Astuce : classiquement, c’est l’infarctus de la femme sexagénaire sans antécédent ni facteurs de risque cardiovasculaire.
Coupes sagittales thoracique IRM T1 gadolinium. En A, aspect du coeur en diastole. En B, aspect du coeur en systole. Notez l’aspect ballonné de l’apex.
Examens complémentaires : la coronarographie est marquée par l’absence de sténose coronaire significative. Le diagnostic est établi par la ventriculographie et/ou l’échocardiographie qui montrent un aspect de ballonisation de la pointe du ventricule gauche associée à une akinésie apicale et à une dysfonction sévère de la fonction contractile.
Évolution : les complications les plus fréquemment décrites sont le choc cardiogénique et la formation d’un thrombus apical susceptible de migrations emboliques, une rupture du ventricule gauche peut également survenir. Une récupération partielle ou totale de la fonction ventriculaire gauche est observée dans la majorité des cas au bout d’un mois. Le pronostic à court terme est le plus souvent caractérisé par une excellente récupération clinique en l’espace de quelques semaines.
Astuce : en japonais, ce terme désigne un piège à poulpe à fond rond et base étroite dont se servait les pécheurs.
Aspect ecg d’un syndrome de Tako Tsubo